mercredi 14 juillet 2010

Lucian Freud, une jeune fille


C'est drôle, avant d'aller prendre mon train je visite l'exposition Lucian Freud au Centre Pompidou, après un moment de vive admiration je commence à me demander s'il n'y aurait pas parfois certaine rigidité dans le rapport entre le dessin et la touche - un manque, disons, d'interpénétration entre les choses, l'impression que peut-être tout reste enfermé dans sa case, fragment par fragment, sans que la toile entière rassemble et lie et fonde l'ensemble infini des morceaux en un seul tout rectangulaire -, quand parmi cette incertitude soudain une jeune fille passe, qui n'a pour elle que ses cheveux blonds, ses vêtements d'été, sa démarche flottante, un regard qui existe, et pulvérise sans faire de bruit tout l'effort d'art qui se dresse autour, puis s'en va.