lundi 20 décembre 2010

You've got everything now


J'ai 33 ans.

De ce que j'observe, les gens de ma génération, et de mon milieu ou de ma classe sociale - l'échelle large de la classe moyenne - se divisent pour beaucoup en deux catégories : ceux qui sont engagés dans des métiers qu'ils aiment, auxquels ils croient, et qui ne gagnent pas leur vie ; ceux qui se sont engagés dans des métiers avec lesquels ils gagnent leur vie, mais auxquels ils ne croyaient pas, ou pas assez, qu'ils n'aimaient pas assez, et qui voudraient en changer.
Changement qui le plus souvent d'ailleurs, par tradition, n'aura pas lieu : habitué qu'on est à un certain confort, à une certaine sûreté, à une certaine anesthésie des craintes, des cœurs, des corps, à un certain mensonge posé sur le regret et l'insatisfaction, l'idée du risque de ne plus les avoir avec soi, de ne plus dormir la nuit, d'affronter sa propre douleur, son propre désir, sa propre incertitude et le caractère vaguement injustifiable de sa propre histoire comme de celle de n'importe qui, prévaut, dans la plupart des vies, sur celui de rater son existence.

Comme le disaient les Smiths, Now who is rich and who is poor I cannot say.
La chanson, "You've got everything now", se trouve sur Hatful of hollow,
une collection de quelques singles mais surtout de faces B et de versions alternatives, qui est aussi un classique : comme quoi c'est encore, c'est parfois, c'est encore une fois, dans les lieux obscurs, mal rangés, hors des quadrillages, du prédéfini, des il faut et des on doit, que des choses existent.

C'est ici :




Oh please save your life
Because you've only got one