lundi 27 avril 2015

"D'après une histoire vraie" de Christian Rizzo



"D'après une histoire vraie" de Christian Rizzo, repris au 104 jusqu'à ce soir, était une magnifique et merveilleuse perfection de pureté, de beauté, d'humilité, de très douce et amicale — pour une fois que cela a un sens, et que ce sens a une valeur — masculinité, de grâce, de paix.






lundi 6 avril 2015

Le mensonge et la violence



J'ai décidé de créer cette page pour y poster les informations qui me semblent importantes concernant l'état présent du monde, sous des angles variables mais qui concordent tous pour indiquer le durcissement ou le redurcissement extrême des rapports de pouvoir, de lutte, de domination, qui s'établissent et se perpétuent entre d'un côté les dirigeants des gouvernements et des diverses structures de force, de surveillance, de décision, de direction et d'influence, de contrôle et de répression, et de création et application de lois dans le but expresse et quasiment unique de renforcer lesdits pouvoirs et les intérêts financiers qui s'y lient, et de l'autre côté, la masse infinie des gens, des personnes réelles, en tous lieux, de toutes langues, de tous visages, de tous sexes et de tous âges : structures de direction et de domination extrêmement peu nombreuses en quantité d'individus, mais extrêmement fortes en effets, et en effets, par contre, sur un nombre extrêmement immense d'êtres humains ; — humains mais aussi animaux, végétaux, vivants de quelque manière, et sur, plus largement, tout cela qui constitue le monde : lieux, villes, champs, prairies, montagnes, océans, espaces de vie et de relations, d'interactions entre les êtres, de bonheur et d'épanouissement possible ou d'écrasement interminable, d'étouffement complet ou de résistance, d'obscurité totale ou de lumière maintenue, préservée, cherchée, créée.

Si cela vous intéresse, je vous invite à liker cette page, et à la diffuser si elle vous semble susceptible d'intéresser d'autres personnes. (Ce que j'espère, étant donné qu'elle n'a d'autre but que d'informer toutes et tous de l'asservissement qu'on nous crée, et des moyens, au maximum, de le contrer, de l'éviter, d'inventer un monde en fonction des êtres, et non de plier les êtres à un monde s'éloignant de tout ce qui, eu égard aux exigences de la vie quelle qu'elle soit et de qui ou de quoi qu'elle soit, la rend possible.)






jeudi 2 avril 2015

Interview Charlemagne Palestine / Mondkopf



Drôle d'endroit pour une rencontre - Charlemagne Palestine & Mondkopf
Propos recueillis par Jérémie Grandsenne et Mathias Kusnierz

Interview réalisée pour Chronic'art à l'occasion de Sonic Protest :


Le 8 avril, dans le cadre du festival Sonic Protest qui s'ouvre ce soir et de l’imposante église Saint-Merry à Paris désormais habituée des concerts hors-normes, Charlemagne Palestine rencontrera Mondkopf, et l’on ne sait pas du tout à quoi ça va ressembler. On leur a donc demandé ce qui les rassemble : le jeune français Mondkopf, électronicien réservé et tête du label In Paradisum, s’exprimant avec modestie, et le grand Charlemagne Palestine, figure historique, chamanique et iconoclaste d’une école "minimaliste" qu'il réfute lui-même avec veeeeeeeeerve et énerggggggie, répétant les mêmes caractères comme il le ferait des notes d'un piano, d’un orgue, ou d’un harmonium. Dans la course, ses virgules se suivent comme autant de points de suspension, d’indications de rythme : bien sûr, nous livrons en l’état la partition. 

Charlemagne Palestine, Mondkopf, vos musiques sont en apparence très différentes, pourraient presque paraître opposées : d’un côté, le pianiste (et organiste, et harmoniumiste) minimaliste, à qui deux notes suffisent pour jouer une heure de belle musique, et de l’autre, le musicien aux influences électroniques, black metal et industrielles. Comment votre rencontre imprévisible a-t-elle eu lieu, et qu’en attendez-vous ?
Charlemagne Palestine : Bien que je puisse effectivement faire de la musique avec seulement deux notes,,,,, je peux aussi faire et j’ai fait des musicss avec des milliers de notes ou des tuyaux d’orgues, et je préfère le terme de « piano liquide » à celui, surutilisé et mal utilisé et qui ne s’applique pas à moi, de « minimal »,,,, car comme je,,,, peux jouer avec deux ou des milliers de notes,, le terme,,, maximal, est plus approprié,,,,, 
Mondkopf et moi avons joué pour la première fois ensemble à la Carrière de Normandoux en 2012,,,, c’est Jérémy Verrier et Stéphane Roux qui avaient proposé le dduo et j’ai tout de suite accepté le challenge,,,, la performance s’est très bien passée,,, Mondkopf et moi nous sommes très bien entendus et avons collaboré facilement,, donc ce n’était pas une surprise qu’on nous demande de rejouer ensemble, et j’ai hâte que le second tour arrive, comme pour des boxeurs ou des catcheurs (haha)!!
Mondkopf : Notre rencontre s'est faite par hasard. Le festival In Finé Workshop prévoyait de faire jouer Charlemagne Palestine avec Jackson & his computer band, mais celui-ci a annulé. Ils m'ont donc contacté pour le remplacer. Je connaissais les travaux de Charlemagne et j'écoute beaucoup de musique répétitive, c’était donc un honneur de pouvoir travailler avec lui ! 
Avez-vous l’impression que votre apparente différence a aussi des points communs plus abstraits, des « manières différentes de faire la même chose » ? Par exemple, un rapport au motif répétitif, ou une quête de transe, ou encore, si l’on peut le dire ainsi, des sons qui ne viennent pas du « centre du son » mais en quelque sorte des « périphéries » — comme les harmoniques du piano, par exemple, ne sont pas le « centre » du son, la note elle-même, mais en quelque sorte arrivent des bords et finalement peuvent envahir tout l’espace sonore ?
M : Je suis vraiment attaché à l'idée de transe dans la musique. J’aime l'idée que la musique soit puissante, qu’elle produise des émotions qui passent par le corps. C’est très important pour moi, en particulier, la façon de déclencher des mécaniques du corps qui peuvent aller jusqu’au vertige. Si un aspect harmonique s’ajoute à ça, on peut toucher à ces moments de transcendance où ton esprit se déconnecte de tout. Mais il faut que le public puisse ressentir la même chose, car si tu es tout seul dans ta transe ça n'a aucun intérêt.
CP : Je préfère la notion de liquidité à celle de répétition ,,,, transe, ouiiii ,,,,, des sons qui viennent du centre aux bords,, ?? J’aime les deux,, les territoires,,, tous les territoires,,, du proofond centre aux plus looointains et laaarges bords,,,,, touttt est bien !!!

Quel est votre regard respectif sur le monde musical de l’autre, non pas sur la musique que chacun d’entre vous fait personnellement, mais la musique autour de vous, la musique dont chacun de vous provient, ou de laquelle il s’entoure ? Charlemagne Palestine, comment ressentez-vous le monde musical de Mondkopf, et Mondkopf, quel est votre sentiment sur celui de Charlemagne Palestine ?
M : Je ne pense pas assez connaître ce « monde musical » de Charlemagne pour pouvoir répondre à cette question.
CP : ,,,, Je vois / entends le monde de Mondkopf comme aussi des varrriations des évolutions d’un continuum, drone, transe, traditions,,, parmi d’autres, que ma génération et moi avons découvert une génération plus tôt, des,,,, antiques,,,, primitives,,,, originelles,,, musiques des cultures du monde,,, et des rituels qui ont existé pendant des centaines et des milliers d’années déjà dans les traditions non-occidentales,,, de sorte que nous sommes des générations différentes influencées par des sources très anciennes et que nous nous sommes développés différemment avec de nouvelles expressions et de nouvelles technologies, parce que des temps nouveaux sont là,
Que pensez-vous du Black Metal et du fait que des gens comme Stephen O’Malley soient profondément influencés par le minimalisme américain et la musique contemporaine académique ? 
M : C'est stimulant, ça ouvre des portes sur de nouvelles façons de faire de la musique, en intégrant plein de techniques indépendamment des genres. Après, j'apprécie moins quand tout ça est intellectualisé. 
CP : Encore une fois, je résisterai à ce qui me semble un gros mot, ce terme de minimal,,, et je lui préferrrerai pour ma part celui de maximal,,,,,,, quant à l’académie,, si pompeuse et coincée, dans tous les sens, formes, manières,,,, une tradition,,, je l’évite autant que possible!!!

Charlemagne Palestine, même si vous continuez aujourd’hui de composer indépendamment d’une époque ou d’un style restreint, et que comme vous le dites vous réfutez l’académisme, vous êtes originellement relié au mouvement minimaliste américain, qui comprenait aussi des artistes visuels : Donald Judd, Sol LeWitt, Dan Flavin, Carl Andre, pour n’en nommer que les plus connus.
CP : Une fois encore, je souhaite ne pas reprendre à mon compte votre remarque et votre obsession au sujet de ce mot, « minimal ». Pour moi, « minimal » revient à laisser un petit pourboire mesquin dans un restaurant ou un bar. Les minimalistesss visuels, ce n’est qu’un terme qu’ils ont proposé, « minimalisme »,,, un terme qu’ils ont apprécié,, accepté,, et qui, mêmme, exxxplique leur expérience. Pourtant je pense que LeWitt – si on fait bien attention aux formes,, aux couleurss,, aux variations,, aux combinaisons,,, et à leurs développement,,, – eh bien c’est trèsss difficile, en fin de compte, de le ranger dans ce petit mott coincé du cul,, minimalisme. 
Et que ressentez-vous face à l’art actuel ? Vous sentez-vous proche d’une scène particulière ?
CP : Je me sens proche de tous les arts du présenttt, y compris les plus jeunes, plus ouverts à la fusion des atmosphères de ce présent,,, et prendre congé du minimal à jamaisss et accueillir le maximal pour toujourrrs,,
Mondkopf, vous avez créé un live avec le collectif visuel Trafik. Est-ce une manière pour vous de tisser un lien entre musique et arts visuels ou émotions visuelles ?
M : À la base, je ne suis pas très amateur des lumières de scène. Je crois que je préfère un concert dans le noir total plutôt que d'avoir des lumières de toutes les couleurs qui se baladent, surtout si elles sont en décalage avec la musique. Mais comme j'aime aussi tout ce qui touche à l'image ou aux visuels, j’essaie d'en incorporer dans ma musique, pour lui apporter une dimension supplémentaire. L’idée étant que ça cela reste assez abstrait pour laisser de la place pour l’imagination, que le live reste un pur moment de décrochage de la réalité. On peut penser que la musique se suffit à elle-même, mais j'aime trop les images pour ne pas en utiliser.
Charlemagne Palestine, vos performances naviguent entre rituel et installation : vous apportez tout un environnement physique et visuel avec vous. Ce lien entre votre musique et les arts visuels, la sculpture notamment, est-il particulièrement important ou significatif pour vous ? 
CP : Comme vous le dites, mes performances relèvent à la fois du rituel et de l’installation, j’apporte avec moi tout un environnement visuel et physique afin de relier les arts visuels, la sculpture, l’installation, la performance,,,, c’est pour ça, comment tout cet ensemble serait-il minimal??? c’est plutôt « total » qu’il faudrait dire.

Votre collaboration à Sonic Protest sera-t-elle complètement improvisée, ou un peu écrite tout de même ? Est-ce que vous répétez, ou jouerez-vous au débotté ? Comment en êtes-vous venus à être en phase l’un avec l’autre ?
CP : Pour le concert de la Carrière de Normandoux, nous n’avions absolument pas répété,,, à peine un sound check,,, avant la performance,,, cette fois nous avons trois jours à passer ensemble,,, aucune idée de ce qu’on va en faire,,
M : Notre live sera un peu de tout ça. De mon côté, je prépare un set-up pour être a l'aise avec la musique de Charlemagne, et apporter quelque chose en plus. On va répéter / improviser ensemble sur plusieurs jours avant le concert. Ces séances sont assez courtes en général, mais ça suffit à ce se mettre en phase avec lui, et à développer mon propre scénario à l'intérieur de ses improvisations de piano / voix / field recordings.
Que voulez-vous faire de ce concert ? 
M : Je tiens vraiment à être en harmonie avec sa musique. Je ne veux pas que ce live ressemble à deux artistes qui font leur musique habituelle, sans s'écouter.
CP : Pour moi,,,, miiiiieux que le meilleurrrrr,,, pirrrre que le pirrrre,,, au meilleurrrr sens du terme !!
Qu’a apporté votre collaboration passée à vos musiques respectives ? Allez-vous simplement réitéré votre collaboration selon les mêmes termes ou allez-vous tenter de la poussez plus loin ?
CP : Je ne me souviensss pas de ce que nous avons fait,,, dooonc rien à réitérer,, juste vivre, voir, entendre dans le moment présent,, c’est ce que je fais en généraaal et c’est ce que je ferai pour Sonic Protest.
M : Ce live à Poitiers, c’était le premier live où j'ai utilisé ma voix. Depuis, j'adore crier dans un micro ! C'est l'étape ultime de la catharsis que peut apporter une performance live. Pour ma part, ma musique a pas mal évolué depuis ce premier live ensemble. J’ai aussi plus de machines analogiques qu'avant, et je compte bien les utiliser pour Sonic Protest, ça ne risque donc pas d’être une redite.

Mondkopf, vous avez souvent dit que votre musique était une façon d’en apprendre davantage sur ses propres émotions. Charlemagne Palestine, on pourrait penser que votre musique a une dimension plus cérébrale. Comment faites vous se rejoindre ces contraires quand vous jouez ensemble ?
M : En s'écoutant, j'imagine. Une musique réellement transcendantale et cathartique doit de toute façon intégrer ces deux aspects.
CP : Ma musique n’est pas plus cérébrale que celle de Mondkopf,,,, juste un style différent,,, si les auditeurss sont cérébrauxx, peut-être perçoivent-ils une attitude cérébrale,, qui n’est pas mon intention,,, et c’est la première fois que j’entends le terme de « cérébral » à propos de mon travail.
Comment tirerez-vous parti de l’espace spécifique de l’église Saint-Merry ? Avez-vous l’intention d’utiliser l’acoustique et l’écho de l’église à votre avantage ?
CP : J’ai commencé dans des églises et des synagogues,, en ce qui concerne mon travail et son exécution, j’ai toujours adoré l’écho et les propriétés acoustiques d’un lieu,,, donc j’attends beaucoup de cet aspect de notre collaboration,, même si nous répétons dans un espace bien plus sec, les Instants Chavirés.
M : Charlemagne travaillant la répétition à partir de sons qui se prêtent bien à ce contexte (piano, voix, field recordings), il ne devrait pas trop avoir de problème avec l'acoustique. Pour ma part, ça va être plus compliqué, mais j’ai prévu de m’adapter. En même temps, j'y ai vu Merzbow et la sonorisation était parfaite, donc j'ai quand même des chances de pouvoir me lâcher sur les fréquences.

Charlemagne Palestine, vous avez commencé comme carillonneur à l’église Saint Thomas de Manhattan. Mondkopf, quant à vous, vous utilisez souvent des cloches dans vos morceaux. Y a-t-il pour vous une signification de la cloche ? Est-ce que pour Sonic Protest, dans cette église, vous allez vous retrouver autour de cet aspect-là ?
M : Je crois que ça vient juste de l'amour de ce son. Il est pur, il peut être puissant aussi bien que délicat. J'aime la dimension dramatique que des cloches peuvent apporter à une pièce. Il suffit d’écouter le Miserere d'Arvo Pärt ! Je n'ai pas de vraie cloche chez moi, mais cette question me donne envie de trouver un moyen d'en utiliser.
CP : Généralement, j’ouvre mes rituels avec deux verres,,, dernièrement je les entrrrechoque comme des cloches,,on verrra bien et on entendrrra bien si, tous deux, nous acquiescooons au DingDong ou si nous le refusoooons !!

Vos travaux respectifs explorent la dimension rituelle, spirituelle de la musique, mais avec des moyens très différents, des grammaires sonores presque opposées. Pensez-vous que vos lexiques musicaux respectifs seront complémentaires ?
CP : C’est vous qui nous dirrez s’ils le furrent ou noon.
M : Je ne crois pas apporter quoi que ce soit à Charlemagne, mais je sais que sa musique peut me servir de chemin pour faire évoluer la mienne.
Charlemagne Palestine, vous êtes un contemporain de Phill Niblock, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, autant de musiciens qui ont beaucoup compté dans le parcours musical de Mondkopf. Jouer ensemble, est-ce transmettre un héritage ?
CP : Écoute le préseeent,,, joueee le préseeent,,, agis avec le préseeent,,,, c’est tout c’qui compte !!!! Ce qui est fait est fait,,, le passé appartient au passé,,,, owww is nowww and wowwww is wowwww!!!

France, du risque démocratique au monolithe fasciste




Je ne sais pas si c'est bien bien clair pour tout le monde, mais justifier des méthodes jusque là ‪‎illégales‬ de ‪‎renseignement‬, sans contrôle du judiciaire‬ sur l'exécutif‬, au motif de la "‪‎prévention‬ des violences collectives de nature à porter gravement atteinte‬ à la paix‬ publique‬", cette formulation extrêmement générale et donc universelle signifie très exactement, précisément par cet aspect extrêmement général et donc universel, et quels que soient ensuite les semblants de précisions apportés par oral pour faire passer un écrit qui lui ne les contiendra pas, que l'appareil gouvernemental et de police peut s'autoriser de surveiller, sans aucune justification judiciaire, absolument n'importe qui appartenant à n'importe quel "collectif" (trois personnes, c'est un "collectif") dont on suppose ou dont on choisit de supposer que ses actions, ou ses projets d'actions, sont potentiellement de "nature" à porter "gravement atteinte" à la "paix publique".

Et donc, potentiellement, absolument n'importe qui.

Et c'est également et presque "surtout", par contrecoup immédiat ou corollaire direct, rendre potentiellement illégale, du moins suspecte, et en tout arbitraire surveillable comme telle, sans que personne doive en rendre compte devant la justice, et donc devant la loi!, toute réunion ou tout projet de réunion ayant pour visée la contestation de l'ordre tel qu'il est (ce qu'on appelle traditionnellement "l'ordre établi", mais il faut rendre aux mots leur sens : l'ordre tel qu'il s'institue dans un certain ensemble de lois, d'usages, et de moyens de peur et de force pour maintenir et faire respecter ces lois, ces usages).

En un mot comme en cent : toute insurrection devient criminelle, toute révolte devient hors-la-loi, tout projet contre le pouvoir devient un ennemi du bien, et non plus seulement un adversaire, démocratique et libre, d'un certain pouvoir.

Et en contrejour, bien sûr, on aperçoit la possibilité de décider de n'importe quelle "réunion" qu'elle est une ennemie de la paix, et d'interdire cette réunion, ce qui est, en France, aussi anticonstitutionnel qu'antirépublicain.

Pardon, mais c'est le passage d'un état de débat (de démocratie, si l'on y tient) et de risque, c'est-à-dire ouvert à devoir rendre compte devant les citoyens des résultats de sa politique‬, et à en accepter la contradiction‬, et à courir le risque que cette contradiction s'incarne dans des actions‬ violentes, qui seront éventuellement punies par la loi — ensuite! mais ensuite!, seulement si crime ou tentative de crime il y a bien eu! — à un état à caractère fasciste‬, c'est-à-dire asseyant son monolithisme sur la création de lois qui le rendent — littéralement — "in-contestable" ; et en empêchant, en amont, la "contestation" de s'exprimer par des actions "collectives" (trente millions de personnes, c'est un "collectif") à l'encontre du pouvoir, au motif, parfaitement indéterminable de manière prévisionnelle, et assez fourre-tout pour que tout y entre, que peut-être, peut-être, peut-être, une hypothétique et bien vague "paix publique", — dont l'exécutif, c'est-à-dire le président‬ de la République‬ et le gouvernement dirigé par le premier‬ ministre‬, sont à titre individuel seuls juges, sans devoir, encore une fois, en rendre compte devant une quelconque justice, le moindre appareil judiciaire, ou une quelconque balance objective et commune à toutes et à tous des lois‬ —, s'en trouverait "gravement atteinte".



mercredi 1 avril 2015

Tout ira bien



Fukushima ça va aller. Nan je déconne poisson d'avril. On a un gouvernement de gauche. Nan je déconne poisson d'avril. On fait au mieux pour s'en sortir. Nan je déconne poisson d'avril. On respecte la vie humaine, la vie animale, végétale, la terre, le monde, et au minimum, la simple raison. Nan je déconne poisson d'avril.



Cochon plus qu'humain



Les cochons sont intelligents. 

Intelligence machiavélienne, ainsi nommée par les scientifiques : 

Une jeune truie se dirige vers une source de succulentes racines, quand elle croise la femelle dominante de son groupe, plus massive qu'elle et connue pour lui chiper régulièrement de la nourriture. Au lieu d'aller jusqu'à l'emplacement des racines et creuser (à portée visuelle de sa rivale), elle poursuit son chemin dans une autre direction. Plus tard, quand la rivale s'en est allée, elle revient chercher les racines.


Intelligence que j'appelle, pour ma part, fabuleuse : 

En 1998 en Pennsylvanie, lorsqu'une certaine Jo Ann Altsman a eu une crise cardiaque, LuLu, le cochon "nain" vietnamien de sa fille, a filé par la trappe pour chien dans la rue et s'est allongé en travers de la route. Quand enfin un automobiliste a osé s'arrêter et ouvrir sa portière, LuLu l'a conduit auprès de Jo Ann, il a appelé une ambulance et Jo Ann a survécu.

On suppose que malgré l'emploi syntaxiquement incertain du pronom "il", ce n'est pourtant pas le cochon qui a lui-même appelé une ambulance. "Allô l'ambulance ? c'est cochon, là." 
Néanmoins, il s'est quand même allongé au milieu de la route, ce dont il a compris et anticipé que ça ferait s'arrêter une voiture, dont il a compris et anticipé qu'un humain sortirait, dont il a anticipé qu'il pourrait alors l'inviter à le suivre, dont il a anticipé qu'il pourrait lui montrer sa maîtresse mal en point et que l'humain numéro 2 — donc il a aussi compris quelque chose de magnifiquement abstrait comme le fait qu'il y a une espèce des humains, et que parmi eux un humain qu'il ne connaît pas encore, va apparaître (et que par suite ils pourront tous interagir) — pourra la sauver. 

Je dis c'est fabuleux, je dis ce cochon est plus intelligent et plus prévoyant que les gouvernants du monde, je dis roulez-vous dans la boue et apprenez la propreté, celle du corps, celle de l'âme, et arrêtez de taper les bêtes, les humains, et tout ce qui fait preuve d'existence, nom de Dieu. 










Le vivant c'est le réel




Salopards de confondeurs de "réalité" avec "dégueulasserie". Non, on n'est pas obligé de vouloir absolument que le monde soit dégueulasse. Non, on n'est pas obligé de tuer dans l'œuf toute tentative de l'améliorer, et surtout toute tentative de l'améliorer concrètement. Non, on n'est pas obligé de considérer que tout ce qui vise au bonheur des êtres et non pas à la subordination aveugle aux lois du marché constitue un "enfantillage", un projet "irréaliste", étant donné que c'est précisément LÀ qu'elle est, la réalité, là dans les êtres, là dans les gens, là dans les corps, bien plus que dans les "enfantillages", précisément — fussent-ils des enfantillages à coups de lois et à coups de milliards —, des quelques psychopathes menteurs, imbéciles, autocentrés et ignorants de la réalité que constituent pourtant les centaines de millions d'êtres humains qu'ils dirigent, qui se trouvent à la tête de pays ou de continents dont ils ne sont, depuis longtemps, plus que la tête sans corps : têtes a-corps, comme il y a des corps a-céphales, dirigeants qui ne dirigent rien d'autre que leur propre direction, comme une tête qui dirait "va à gauche, va à droite!" (enfin surtout à droite) à son corps obligé de la suivre sans avoir la moindre possibilité de lui répliquer qu'à droite, là, où elle veut aller, en fait, il y a un précipice, ou que si vraiment elle y tient, d'accord, mais qu'il mangerait bien quand même un truc avant d'y aller : avant d'aller au fond, là tout au fond où on se dirige.