Dans un entretien sonore, Duras dit d'Anne-Marie Stretter - personnage femme du Vice-Consul, puis, au théâtre et à l'écran, d'India Song - qu'elle est "instruite de l'existence de la douleur".
L'une de ces connaissances que lorsqu'on les rencontre, l'on intègre, qu'on prend en soi, qu'on n'oublie pas, et avec le savoir desquelles, désormais, l'on avancera toujours.
De la même manière, ceux qui avaient vu ce film de Sharunas Bartas sorti en 1996, savent que l'on est "instruit" de l'existence de Few of us, et que l'on était, grâce à ce film et depuis - ou pour d'autres, avant, après -, "instruit" de l'existence de l'actrice Katerina Golubeva.
Elle est morte à 44 ans le 14 août dernier.
L'été m'avait comme caché cette nouvelle, comme s'il l'eût égarée ou gardée sous son aile, comme protégée, comme un secret ; elle vient de ressurgir à l'instant.
Ce n'est pas simplement une information, c'est un événement triste, quelque chose qui advient, vraiment, à l'intérieur du monde.
Ses proches avaient inscrit sur le faire-part une phrase puisée de Robert Musil : "Je crois que la beauté, dit Ulrich, n'est pas autre chose que l'expression du fait qu'une chose a été aimée".
Espérons-lui la paix désormais ; ou pour emprunter à Henri Michaux : Qu'elle repose en révolte.
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