samedi 25 septembre 2010

Pulp, Different Class & L'Émanglom


On pourra raconter absolument ce qu'on veut, Different Class est, au moins pour les trois quarts (*), un disque formidable formidable formidable formidable, formidable.

Un disque fait des misères de la vie et de l'énergie pour en sortir, parfois, devenues communément, et comme main dans la main, une pop superbe et étincelante, intelligente, mélancolique et sexuelle, et romantique à en crever, et à en ressusciter.



I want a refund
I want a light
I want a reason
To make it through the night




C'est ici :






(*) L'auteur de cet article s'est amusé de constater, dans cette incise, qui lui donnait une impression de déjà-ouï, la réminiscence involontaire d'une autre, "muscles pour les trois quarts", celle-là d'Henri Michaux, dans un texte consacré à l'émanglom, animal imaginaire, donc métaphorique, ou plus exactement, poétique, c'est-à-dire, dans ce lieu où la chose dite, éloignée, semble-t-il d'abord, des objets immédiats de l'expérience immédiate, n'est en fait pas la métaphore, lointaine, d'une autre réalité, plus immédiate, qu'on aurait à retrouver dessous, mais tout simplement l'expression, très immédiate, d'une réalité, très immédiate, d'une expérience du monde, que l'on ne savait pas dire ainsi, et dont on découvre, tout dans un même moment parce qu'ils se tiennent l'un l'autre, et le nom, et l'existence.




L'ÉMANGLOM


C’est un animal sans formes, robuste entre tous, muscles pour les trois quarts, et, dans son extérieur entièrement, qui a partout près d’un pied d’épaisseur. Tous les rochers, même lisses, il est en mesure de les escalader.

Cette peau si amorphe devient crampons.

Aucun animal ne l’attaque ; trop haut sur terre pour qu’un rhinocéros puisse l’écraser, plutôt, lui le culbuterait, n’y ayant que la vitesse qui lui manque.

Les tigres s’y casseraient les griffes sans l’entamer et enfin même une puce ou un taon, un cobra n’y trouve pas un endroit sensible.

Et quoique merveilleusement au courant de tout ce qui se passe autour de lui, sauf paraît-il au fort de l’été, on ne lui trouve aucun sens.

Pour se nourrir, il se met à l’eau ; un bouillonnement et surtout une grande circulation d’eau l’accompagne et des poissons parfaitement intacts viennent surnager le ventre en l’air.

Privé d’eau il meurt, le reste est mystère.

Il n’est pas inouï qu’on rencontre des crocodiles fracassés sur les bords des fleuves qu’il fréquente.



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