jeudi 12 janvier 2012

L'Intégrale Images en marge


Chroniques publiées sur Vogue.fr entre septembre et décembre 2011





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Images en marge
http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/les-belles-images-de-la-rentree/5836/image/409258

Sept images pour une rentrée culturelle différente. Par Jérémie Grandsenne






Frédéric Poincelet,
L'État sauvage, Galerie Catherine Putman Paris


Les merveilleux dessins de Frédéric Poincelet, qu’on a trop rarement la chance de voir seuls dans le silence et l’écoute que rend possibles le contexte d’une exposition personnelle, seront enfin visibles dans toute la nudité qu’ils montrent et dans laquelle ils se dévoilent, ce double « état sauvage » on les retrouvera avec délice à la galerie Catherine Putman.

Frédéric Poincelet, L’État sauvage à la Galerie Catherine Putman - Exposition du 17 septembre au 10 novembre.
Vernissage le 16 septembre 2011.
Crédit
: Sans titre, 2011, Stylo à bille et correcteur sur papier, 50 x 65 cm, courtesy galerie Catherine Putman


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abc art berlin contemporary


Fidèle
à son rôle capital dans la peinture contemporaine, l’Allemagne inscrivait cette année sa foire abc art berlin contemporary sous le signe About painting : peintures et travaux autour d’elle par Marlène Dumas, Amelie von Wulffen ou Julia Schmidt.


abc art berlin contemporary - Du 7 au 11 septembre 2011. www.artberlincontemporary.com
Crédit
: Michael Fullerton, The Bitch Messed With His Head, 2010 - Courtesy of Carl Freedman Gallery


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September 11, MoMA PS1 New York


Partant
du postulat que les attentats du 11 septembre 2001 avaient subi à la fois une surreprésentation dans la culture visuelle générale, et une sous-représentation dans le discours de la culture et notamment de l’art contemporain, le MoMA PS1 de New York réunit des œuvres, majoritairement antérieures à cette date, de Thomas Demand, Jeremy Deller, Harun Farocki, Alex Katz, Yoko Ono & John Lennon et une quarantaine d’autres artistes autour du titre September 11, pour explorer la persistance et les conséquences de ce moment de l’Histoire dans notre perception du monde.


September 11, MoMA PS1 - Du 11 septembre 2011 au 9 janvier 2012.
Crédit
: William Eggleston, Untitled (Glass in Airplane), from The Los Alamos Portfolio, 1965-74, Dye-transfer print - Collection Jonathan Sobel and Marcia Dunn, New York - Eggleston Artistic Trust ; courtesy Cheim & Read, New York.


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Enluminures du Moyen-Âge et de la Renaissance, Musée du Louvre Paris


Jusqu’au
10 octobre, le Musée du Louvre donne à voir des pièces majeures de son fonds d’enluminures, merveilles miniatures ou plus grand format de peinture à même la page qui ont décoré pendant des siècles, avant mais aussi après l’imprimerie, les livres manuscrits.


Enluminures du Moyen-Âge et de la Renaissance au Musée du Louvre - Jusqu'au 10 octobre 2011.
www.louvre.fr
Crédit
: Jean Fouquet, Le passage du Rubicon (détail), Département des Arts Graphiques, Musée du Louvre


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Kon Tiki Gemini, Azure Maze


Statues grecques et planète tordue, deux objets du lointain qui se croisent dans un ciel renversé : la musique qui se cache dessous est un mélange sensible de bruits familiers, de fragments de guitares et de chœurs incertains, publié par Grant et Rachel Evans sur leur label Hooker Vision.

Kon Tiki Gemini, Azure Maze (Hooker Vision)


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Werner Herzog, La Grotte des rêves perdus


L’auteur d’Aguirre dresse un pont de cinéma entre notre père inconnu et nous, entre les premiers mouvements de l’art dans les ombres de la préhistoire, dans la chambre obscure d’unegrotte à trente mille ans d’ici, et le présent 3D de la menace nucléaire. Entre traces de loup et d’enfant, draperies de stalactites diaprées, et les yeux des peintures de chevaux, un fascinant voyage au bout de la nuit des temps.


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Leyland Kirby,
Eager to tear apart the stars

Impatient de déchirer les étoiles : sous ce titre, l’homme qui fut V/Vm et est toujours The Caretaker, figure depuis 15 ans d’une musique électronique et expérimentale belle et sans concession, sort sous le nom de Leyland Kirby un disque absolument sublime, profondément émouvant, d’une radicale humilité, superbement édité dans l’écrin de peinture d’Ivan Seal. Cordes d’odyssées spatiales tragiques, pianos qui appuient sur la peau, présences électroniques et doux parasitages, échos de la mémoire et de l’oubli : le son des espaces infinis de l’intimité et du temps.

Leyland Kirby, Eager to tear apart the stars - History always favours the winners









Images en marge # 2
http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marges-21-09-2011/5998/image/425832

Petit tour culturel en sept images







Frédéric Leighton, Exposition
Beauté, Morale et volupté, Musée d'Orsay Paris


Ce qui est superbe, au-delà de l’éclat équilibré du rouge brillant des cerises sur le blanc-rose pâlejoues, des peaux, le blanc-gris crémeux des vêtements, c’est ce pan d’or sombre dont la perspective brutale et laquée vient comme l’air de rien s’enfoncer au cœur du tableau, rendueanimale et étrange, déguisée en décoration, par un dessin de pattes de grues.


Frederic Leighton, Mère et enfant (cerises) : Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde au Musée d’Orsay. Du 13 septembre 2011 au 15 janvier 2012.
www.musee-orsay.fr

Crédit
: Frederic Leighton, Mère et enfant (cerises) - Mother and Child (Cherries), 1864 - 65 - Blackburn Museum & Art Gallery


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Candida Höfer,
Erinnern, Galerie Yvon Lambert Paris


Candida Höfer poursuit son travail de captation des architectures physiques et sociales à l’œuvre dans les lieux publics, cette fois à Séville aux Archives Nationales, et au Neues Museum de Berlin, sous un titre qui évoque le souvenir. Les photos, on les voit chez Yvon Lambert.

Candida Höfer, Erinnern à la galerie Yvon Lambert - Jusqu'au 9 octobre 2011.
Crédit : Neues Museum Berlin VIII, 2009, Courtesy Yvon Lambert


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Premier Sang


Le très louable dessinateur, éditeur et musicien Hendrik Hegray, fouilleur de sale, de dur, de bête et d’informe pour en tirer de violentes beautés, et auteur de certaines des perles les plus pures de la micro-édition des années 2000, s’occupe également d’un label vinyle nommé Premier sang, dont on se gorgera le vendredi 23 septembre aux Instants Chavirés lors d’une soirée concert spécialement dédiée au label, avec Mesa of the lost women, Speedqueen, et Sobak / Molière.

Crédit : Dennis Tyfus (Speedqueen)

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Jean Painlevé


Les films pleins de poésie que Jean Painlevé a réalisé sur les vies aquatiques, le mystère animal ou les cristaux liquides, de 1925 à 1982, au croisement du documentaire passionnant, de la magie visuelle, de la chorégraphie et d’une manière d’humour métaphysique, ont l’honneur d’une rétrospective à la Grande Galerie de l’Évolution du Museum d’Histoire Naturelle de Paris.

Jean Painlevé à la Grande Galerie de l’Évolution du Museum d’Histoire Naturelle de Paris - Projections le samedi 24 septembre à 15 h 30 et le lundi 26 septembre à 18 h. Entrée gratuite & places limitées.
Crédit
Jean Painlevé, L’Hippocampe, 1933 - Les Documents cinématographiques


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JSBJ, Galerie 12Mail Paris


Petit moment de romantisme teenage à la galerie 12Mail sous la direction du collectif JSBJ, pour Je Suis une Bande de Jeunes. Si l’innocence papillonnaire de ces skateuses sous ciel ouateux ne vous émeut pas malgré le regard doux de Santiago Mostyn, vous jetterez votre dévolu sur l’absurdité drôle des sculptures d’Aurélien Arbet et Jérémie Egry.

JSBJ à la galerie 12Mail - Jusqu’au 17 novembre 2011.
Crédit
Santiago Mostyn, Skate sirens


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Tim Eitel, Hakgojae Gallery Seoul



The Placeholders
, ou « les paramètres substituables » : soit les humains ? Les traits nets, tristes, les bleus de plus en plus froids mais de plus en plus habités des huiles de Tim Eitel , s’exposentjusqu’au 23 octobre à la Hakgojae Gallery de Seoul.

Tim Eitel, The Placeholders à la galerie Hakgojae, Seoul. Jusqu'au 23 octobre 2011.
Crédit :
Five Men Around a Table, 2011 -Courtesy Galerie EIGEN + ART Leipzig / Berlin & The Pace Gallery



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Featureless Ghost



Outre
un clip joliment graffité, et un à moitié found footage au beau psychédélisme de VHS brûlée, le bien talentueux duo Featureless Ghost sort en ligne depuis Atlanta de délicieux morceaux synth pop, arty disco et ambient brut, faits pour danser ivre en étant triste et / ou heureux. Leur belle et bizarre dernière vidéo, somnambulisme violet entre couple et gémellité, traverse le miroir et arrive ici.

Crédit : Fantastic Lands











Images en marge # 3

Petit tour culturel en sept images.







Gerhard Richter, Galerie Marian Goodman Paris

C’est un principe : une exposition de Gerhard Richter, c’est comme le numéro de Kate Moss, ça ne se laisse pas passer. On va donc chez Marian Goodman.

Gerhard Richter, Peinture 2010 – 2011, à la galerie Marian Goodman - Jusqu’au 3 novembre 2011.

Crédit : Gerhard Richter Courtesy Marian Goodman Gallery


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Sounds Pressings, The Science of oblivion, Kimberly Dawn

Au croisement de cosmos et de glaciers comme d’autres sont au croisement de deux siècles, cet homme des temps perdus signale à l’auditeur un cut-up de vingt minutes mi-joué mi-collé par Sound Pressings et édité en mini-cd par Kimberly Dawn, avec beaucoup de grâce se croisent – là aussi – guitares et voix lyriques, langue étrangère et grésillements, extraits de pop, extraits de films, extraits de quoi?

Crédit Danford Mitchell / Sound Pressings, The Science of oblivion


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SleepOver, Forever, Hippos in tanks

Le rêve de « dormir pour toujours » qui paraît animer Stefanie Franciotti semble avoir été accompli par cette statuette immobile et vouée à ne jamais sursauter depuis le rose elle sommeille. Parmi les songes, elle entend l’album Forever : elle entend des synthétiseurs diffus, mêlés, noyants, elle entend des rythmes et des guitares troublés par la distance, échos délavés, et dans cette eau déteinte qui ni ne s’endort ni ne s’éveille, une voix passe et se dilue.

Crédit : Sleep ∞ Over, Forever, Hippos in tanks


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Éric Baudelaire

À la jonction de la question terroriste moyen-orientale et de celle du rapport entre image et identité, réunies par les histoires de Fusako Shigenobu, fondatrice de l’Armée Rouge Japonaise, groupuscule pro-palestinien auteur du sanglant attentat de Lod en 1972 à Tel-Aviv, de sa fille May, dont les 27 premières années cachées furent vierges de toute photographie, et du cinéaste Masao Adachi membre de l’ARJ. Éric Baudelaire montait au centre d’art contemporain la Synagogue de Delme une exposition qui s’achève tout juste : L’Anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi et 27 années sans images. Extrait de film et publication sont toujours visibles sur le site de l’artiste.

Crédit : Éric Baudelaire


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Bertrand Bonello,
L'Apollonide Souvenirs de la maison close

Sur les arrière-cours du désir et la violence aiguë des cœurs, Bertrand Bonello sort un film esthétiquement et intellectuellement courageux, traversé de tableaux dont la majesté et dont les couleurs, rongées par l’irregardable, désignent le moment qui viendra pour elles de se faner. Une apnée maîtrisée dans les pulsions des hommes et la survie des femmes.

Crédit : L’Apollonide Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello, Haut et court, Les Films du lendemain, Photo : Carole Bethuel


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Fra Angelico et les maîtres de la lumière, Musée Jacquemart-André Paris

Le saviez-vous ? La tradition picturale classique distingue trois types de vierges : la « Vierge en gloire », qui la montre trônant dans les cieux, la « Vierge en majesté » ou Maestà, Marie apparaît en reine et le plus souvent sur un trône, mais dans un espace terrestre, enfin la « Vierge d’humilité » : cette dernière, qui devient majoritaire après la peste tragique de 1348 et la nécessité d’humaniser la figure divine pour la rapprocher des fidèles, écarte le trône et montre la mère de Dieu assise à même le sol, ou sur du tissu ou des plantes. Celle de Fra Angelico a beau être tout à fait humble, elle n’en est pas moins splendide.

Fra Angelico et les Maîtres de la lumière, Musée Jacquemart-André - Jusqu'au 6 janvier 2012.
Crédit
: Fra Angelico, Vierge d’humilité avec saint Dominique, saint François, saint Jean-Baptiste, saint Paul et quatorze séraphins, 1428-1430 - Galleria


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Soft Metals, Soft Metals, Captured tracks


Un bisou et c’est tout.

Soft metals, Soft metals, Captured tracks










Images en marge # 4, Spécial FIAC
http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marges-12-10-11/6225/image/443814

Sept images pour un petit tour de la FIAC (20 - 23 octobre) différent.



Cindy Sherman à la Galerie Skarstedt

La galerie new-yorkaise Skarstedt présentera une sorte de table des matières des stars de l’artcontemporain, avec la photographe américaine Cindy Sherman , dont les formidablesphotographies épuisent les possibilités de l’autoportrait fictionnel, le peintre, dessinateur et sculpteur allemand Martin Kippenberger , figure mythique d’une violence formelle et politiquejamais démentie, nourrie d’humour et de combat, Mike Kelley qui est à l’art ce que Thurston Moore est à la musique : un passeur entre l’underground et l’institution, ou encore, ce bon vieux Andy Warhol.

Galerie Skarstedt, Stand 0.A35
www.fiac.com


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Ernest T à la Galerie Gabrielle Maubrie

La galerie Gabrielle Maubrie exposera le toujours drôle et bien joué Ernest T, qui tourne en dérision les mécanismes et les stéréotypes de l’art et du discours sur l’art, tout en ouvrant toujours, entre les lignes, des portes discrètes vers ses véritables questions.

Galerie Gabrielle Maubrie, Stand 0.C41. www.fiac.com
Crédit : Ernest T, Courtesy Gabrielle Maubrie


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Karen Kilimnik à la 303 Gallery

Malgré la rétrospective que lui consacrait le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2006 – 2007, la peintre romantique et pop Karen Kilimnik, surmédiatisée aux États-Unis, ne traverse l’Atlantique que sur une frêle embarcation et demeure assez peu connue en France, la peinture figurative, quand elle n’est que narrative, intuitive et poétique, n’est reçue qu’avec une singulière méfiance. Le stand de la 303 Gallery de New York sera l’occasion de faire un peu mieux connaissance.

303 Gallery, Stand 0.B14. www.fiac.com
Crédit : Karen Kilimnik, Courtesy 303 Gallery



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Jean-Luc Verna chez Air de Paris


L’iconique Jean-Luc Verna, fidèlement présenté par Air de Paris, ne cesse au fil du temps de refaire son propre corps et de « défaire » ses dessins par un jeu de transferts, de rehauts, par des tentations d’effacement qui maintiennent à distance les dangers de la virtuosité et du « savoir-faire », cadeaux empoisonnés dont il cherche à dépoussiérer le dessin pour laisser apparaître, sous les strass et les brillants, la beauté cachée.

Air de Paris, Stand 0.B08. www.fiac.com
Crédit
: Jean-Luc Verna, Courtesy Air de Paris


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Galerie de Multiples

À rebours de la nécessité de l’œuvre unique et du statut magique qu’elle confère à tout objet signé et non-reproductible, la Galerie de Multiples ne travaille que dans le domaine précis des multiples, œuvres à « tant » d’exemplaires qui décident de distribuer et de partager, en différentes places du monde, l’aura que d’autres gardent pour une seule.

Galerie de Multiples, Stand 1.H06. www.fiac.com
Crédit : Hans Schabus, Courtesy GDM


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Erwin Wurm et Bertrand Lavier chez Xavier Hufkens

Sur le stand de la galerie bruxelloise Xavier Hufkens, qui poursuit au long cours un travail de grande classe marqué par une attention constante portée à l’intelligence formelle et à la pertinence conceptuelle, on trouvera, par exemple, Bertrand Lavier, dont les jeux de langage plastiques, historiques et sémantiques, sont toujours un réjouissement.

Galerie Xavier Hufkens, Stand 0.B19. www.fiac.com
Crédit
: Erwin Wurm, Courtesy Xavier Hufkens


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Éric Poitevin, Silvia Bächli et David Adamo à la Galerie Nelson-Freeman

La promesse de la galerie Nelson-Freeman de réunir les sous-bois photographiques d’Éric Poitevin, la dessinatrice suisse Silvia Bächli , aux douces abstractions narratives qu’on croisaitdernièrement dans les acquisitions récentes du Centre Pompidou, et l’américain David Adamo, auteur de superbes installations minimales de bois, de pierre et de peinture, de copeaux, de violence sourde et de précision, constitue une excellente raison de leur rendre visite.

Galerie Nelson-Freeman, Stand 0.C13. www.fiac.com
Crédit : Éric Poitevin, Courtesy Nelson-Freeman











Images en marge # 5, Spécial Salon Light

http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marges-19-10-11/6285/image/444714


Pour la 8ème année, le Centre National de l’Estampe et de l’Art Imprimé sélectionne la crème internationale des éditeurs light, petits tirages et grands talents, au Point Éphémère. Petit tour parmi les stands à ne pas manquer.



Archive Books, Berlin

Les Berlinois d’Archive Books se définissent comme une plateforme globale de recherche artistique et culturelle, de débat et de « self-education », à la dimension politique et sociale affirmée. Le résultat : des livres d’une grande rigueur formelle, visuelle et typographique, au service d’artistes conceptuels importants comme Jonathan Monk, ou de réflexions sur l’art dans ses relations au spectacle, et plus largement au capitalisme.

Crédit : Archive Books

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APE Paper Editions, Gand


Chez les Belges d’Art Paper Editions, on feuillettera les dessins et peintures que Gideon Kiefer puise dans le quotidien et la banalité, les documentant et les transformant à coups de fusain ou à la gouache.

Crédit : Gideon Kiefer, The world above ground is unstable, Art Paper Editions, 2011


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Bedford Press, London

État du monde et places de l’art sont les chevaux de bataille jumeaux de Bedford Press : on y trouve ainsi d’un côté les Exhibition Prosthetics ou « Prothèses d’exposition », étude et critique des diverses conventions de l’exercice de l’art par le praticien Joseph Grigely ; et de l’autre, ces presses qui dépendent de la AA Architectural Association, London, publient également les Civic City Cahiers, qui se penchent avec le géographe Erik Swyngedouw sur le délabrement commun de l’espace urbain et de l’espace politique, le remplacement de la « cité » par des stratégies de management, et celui du « débat » par le consensus néolibéral. Welcome to the real world.

Crédit : Joseph Grigely, Exhibition Prosthetics, Bedford Press, London, 2010


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BAT, Paris / Bruxelles

Le jeune éditeur franco-belge BAT confie chaque numéro de sa publication Fan à un ou à des artistes différents voire à un groupe d’artistes fictif,ou tout simplement à un lépidoptérophilecollectionneur de papillons –,selon une périodicité intuitive et imprévisible : juin, juin, août, février, mars, septembre, octobre, avril, mai, mai… Lidia Fiala et Alain Rodriguez sont les auteurs du dernier numéro, Nine Circles.

Crédit : Lidia Fiala, Alain Rodriguez, Fan n° 9, BAT, Paris / Bruxelles, 2011


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MER / AudiooMER, Bruxelles


Mer. Paper Kuntshalle et audioMER sont la branche livres et la branche disques d’une même maison, la maison MER. La première publie des livres d’artistes, et la seconde retient spécialement l’attention par son vœu de proposer des musiques expérimentales sous la forme vinyle et sous des pochettes visuellement soignées, en mettant en avant les artistes invités, comme ici Robert Beatty.

Crédit : Hieroglyphic Being, Le Jardin des chemins bifurquants, LP, audioMER, 2011, Art Robert Beatty


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Eva Weinmayr

L’artiste Eva Weinmayr présentera ses propres publications, dont la dernière, parue chez Occasional Papers à Londres : (pause) 21 scenes concerning the silence of Art in Ruins, qui médite le silence depuis 2001 du collectif radical anglais Art in Ruins, et reproduit une interview du groupe initialement écrite pour Frieze Magazine en 1994, qui n’avait jamais été publiée.

Crédit : Eva Weinmayr,(pause) 21 scenes concerning the silence of Art in Ruins Occasional Papers, London, 2011


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Spector Books, Leipzig

La cité allemande de Leipzig a ceci d’être à la fois un pôle à moitié déserté de l’ex-République de l’est, les usines abandonnées le disputent aux terrains vagues, et un haut lieu de l’art contemporain, et notamment de la peinture. C’est dans ce contexte que pousse comme une herbe post-industrielle l’éditeur Spector Books, qui a hérité de son milieu l’exigence artistique et l’engagement politique, en publiant, aux côtés d’artistes renommés comme Carsten Nicolai, des essais picturaux ou photographiques sur les communautés juives de Pologne dans les années 30 ou les affaires de la guerre froide.

Crédit Fabian Reimann, The Surveyor, Spector Books, Leipzig, 2011











Images en marge #6

http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marges-02-11-11/6379/image/446876







Yûichi Yokoyama,
Explorations

Deux ans après le somptueux Jardin, les éditions Matière continuent de publier les bandes-dessinées sensationnelles de Yûichi Yokoyama, qu’elles ont fait découvrir à la France puis au Japon dès 2004 avec Combats. La même tonalité se poursuit ici : une narration bordée d’abstrait, fantastique et mystérieuse, une activité extraordinaire, débauche d’énergie et de confiance dans un paysage comme vivant, des êtres qui semblent pétris de bonté sous leurs visages post ou para-humains : c’est-à-dire probablement, sous des apparences nouvelles, profondément humains.

Yûichi Yokoyama, Explorations (Éditions Matière)
Crédit : Yûichi Yokoyama, Explorations, Éditions Matière


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Wilhelm Sasnal à la Whitechapel Gallery, Londres

Le polonais Wilhelm Sasnal, en 1972, est sans doute l’un des peintres les plus enthousiasmants de sa génération : une remise en question constante des acquis de la peinture, un vocabulaire à la fois virtuose et ascète, dont la richesse jamais gratuite sert toujours au contraire de guide vers d’autres territoires, de nouveaux paysages et de nouvelles questions, une honnêteté enfin et une patience qui l’éloignent de tout « effet de mode ». La prestigieuse Whitechapel Gallery de Londres l’expose jusqu’au 1er janvier : un rendez-vous à ne pas manquer.

Wilhelm Sasnal à la Whitechapel Gallery, Londres - Jusqu'au 1er janvier 2012.
www.whitechapelgallery.org
Crédit
: Wilhelm Sasnal, Bathers at Asnières, 2010, Courtesy Sadie Coles HQ, London


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Roven n° 6, avec Nicolas Muller et Jockum Nordstrüm

Exclusivement consacrée à l’art du dessin, la revue Roven sort son 6e numéro. Le puissant portfolio de Nicolas Muller y déroule ses abstractions narratives le géométrique et l’organique se donnent la main dans une sorte de temps arrêté, entre verrou et liberté, tandis que le suédois Jockum Nordstrüm, interrogé sur ses papiers peuplés d’habitants au crayon plein d’angles, et de plaines taillées dans le vert et l’ocre, prononce cette phrase quintessencielle : « On peint avec la couleur dans laquelle on croit ».

Crédit : Nicolas Muller, Roven n°6


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Hors Satan
de Bruno Dumont

Le geste d’un cinéaste de tenir un autre langage que le langage dominant, mérite toujours d’être salué. Un film aux dents cassées, au café qui ne fume pas, aux bruits dans la campagne, au salut l’un par l’autre, aux baisers qu’on « donne », à la violence mate, sans au-delà, au soleil dans les yeux et plein d’agenouillements.

Hors Satan de Bruno Dumont (Sortie le 19 octobre 2011)
Crédit
: Bruno Dumont, Hors Satan, 3B Productions


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Lee Noble, Horrorism


En plus de tenir à LA le radical label No Kings, le musicien Lee Noble est une promesse majeure de la jeune scène US psyché-ambient actuelle. Déjà auteur du magnifique Our star, the sun, hymne synthétique et atemporel arraché à quelles galaxies, il sort chez Bathetic Records son tout premier vinyle : Horrorism. Morceaux qui commencent et s’achèvent nulle part, baignés d’une même tonalité broyée, dissoute ; synthétiseurs en bout de course, guitares asséchées, assoiffées, échos qui tournent à l’extinction, voix touchante : la bande-son depuis la nuit reçue d’un kiosque fantôme, coincé entre deux dimensions, qui tournerait sans fin au milieu de la mer.

Lee Noble, Horrorism (Bathetic Records)


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Octobre à Paris de Jacques Panijel

Inédit jusqu’ici, Octobre à Paris de Jacques Panijel (1961-1962) fut interdit jusqu’en 1973, l’ancien résistant René Vautier obtint l’abolition de la censure politique légale. Soutenu par l’historien Pierre Vidal-Naquet, il montre et raconte, outre les bidonvilles de Nanterre, les exactions graves que subissaient au quotidien les Français musulmans d’Algérie (tortures, exécutions sommaires), et la tristement célèbre manifestation pacifique du 17 octobre 1961, à Paris, que la police réprima par des milliers d’arrestations et de maltraitances, et en abattant et jetant à la Seine des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants. A voir au cinéma Les 3 Luxembourg.

Octobre à Paris de Jacques Panijel - Jusqu'au 29 novembre 2011 au cinéma Les 3 Luxembourg.
www.lestroisluxembourg.com









Images en marge # 7, Spécial Paris Photo
http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marges-09-11-11/6425/image/447907






Charlotte Dumas chez Paul Andriesse


À l’origine intéressée par les chiens de police comme signes de violence et de conflits, puis par le pouvoir se représentant dans les chevaux de l’armée à Amsterdam ou à New York, la néerlandaise Charlotte Dumas en est venue plus généralement à se concentrer sur l’animal et à ne photographier que des bêtes – tigres, loups –, en s’éloignant progressivement de leur lien direct avec nos propres sociétés : pour se rapprocher de leur silencieuse intimité, et parce que le regardeur humain, d’une manière ou d’une autre, trouve toujours à s’y refléter.

Charlotte Dumas, Galerie Paul Andriesse, Stand E25
Crédit : Charlotte Dumas, Courtesy Paul Andriesse


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Thomas Mailaender chez Bertrand Grimont

Remarqué régulièrement, au Festival de Hyères ou aux Rencontres d’Arles, pour ses installations entre photographie et troisième dimension, entre regard sur le monde et cynisme ludique, entre travail au long cours et constance dans la dérision, Thomas Mailaender se tient au point de croisement de la critique et de la gratuité. Souvent, comme avec Les belles images, ou dans le Chicken Museum où les poules visitent sa « pire banque d’images du monde » The fun archive, il récupère pour inventer, et les souvenirs anonymes d’une société semi-absurde, étrange, ont droit à une seconde naissance.

Thomas Mailaender, Galerie Bertrand Grimont, Stand C06. A noter également, une exposition solo à la galerie jusqu’au 31 décembre 2011.
Crédit : Thomas Mailaender, « Les belles images »


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Édouard Levé chez Loevenbruck

Prématurément disparu il y a quatre ans, Edouard Levé menait une quête subtile et discrète du sens sous les apparences, et de la pertinence ou non, du nom que l’on donne à chaque chose, à chaque être. Il avait ainsi photographié le village d’Angoisse, ainsi forcément voué à être mi-amusant, mi-angoissant, ou des homonymes d’écrivains ou d’artistes célèbres ; et dans des séries comme Quotidien, Pornographie ou Actualités, des hommes et femmes en habits neutres, semblables, colorés et légèrement tristes, rejouaient de manière désincarnée, mais non sans charge émotive, des scènes reprises, imitées, représentées, mais pas, ou plus, vécues : apparences en quête de leur sens. Edouard Levé, Galerie Loevenbruck, Stand A 38 Crédit : Edouard Levé, Quotidien, Courtesy Galerie Loevenbruck

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Sigmar Polke chez Springer & Wrinckler Kunsthandel

Proche de Gerhard Richter, dont on évoquait récemment la rétrospective à la Tate et l’exposition chez Marian Goodman, l’allemand Sigmar Polke avait fondé avec son ami et camarade d’école d’art le « Réalisme capitaliste », pour se démarquer des utopies socialistes tout en soulignant le rôle de l’image comme incitation publicitaire à la consommation. Mélangeant les langages et les vocabulaires – photographie, sérigraphie, figuration, hasards et taches –, Polke contrait la désillusion par l’humour et la fatalité par l’invention.

Sigmar Polke, Galerie Springer & Winckler Kunsthandel, Stand C 10
Crédit : Sigmar Polke, Courtesy Springer & Winckler Kunsthandel


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Jane Evelyn Atwood chez in camera


Les superbes photographies de Jane Evelyn Atwood, témoins d’un monde sans manne, sans cadeau, où chaque individu se bat avec les obstacles de son existence et les forces implacables d’un univers indifférent, mais où subsiste fragilement, seul trésor et seule issue, quelque chose comme l’âme humaine, ne sont plus visibles à la MEP mais on pourra se rattraper pour quelques jours sur le stand d’in camera.

Jane Evelyn Atwood, Galerie in camera, Stand D 55
Crédit : Jane Evelyn Atwood, L’Institut départemental des aveugles, Saint-Mandé, France, 1980 - Courtesy in camera

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James Barnor chez Baudoin Lebon
Mode, Jaguar, sensualité, signes reconnaissables de sophistication, et… une mannequin noire : on est en 1966, et James Barnor, dans une série photo pour le magazine Drum, invite les consciences à évoluer.

James Barnor, Galerie Baudoin Lebon, Stand C 34
Crédit : James Barnor, Courtesy Baudoin Lebon


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Philip-Henry Egerton chez Gilles Peyroulet & Cie


Exactement un siècle avant « La montagne » de Jean Ferrat, l’administrateur anglais
Philip-Henry Egerton parcourait celles de l’Himalaya et tâchait d’en garder la trace. Si les conditions climatiques extrêmes, ennemies des chimies délicates, détruisirent de nombreux clichés, certains ont demeuré que l’on peut visiter : signes survivants et persistants d’un corpus de photographies perdues, d’un temps révolu et d’un lieu lointain.

Philip-Henry Egerton, Galerie Gilles Peyroulet & Cie, Stand D 05
Crédit : Philip-Henry Egerton, Courtesy Gilles Peyroulet & Cie










Images en marge # 8
http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marges-01-12-11/6604/image/452751





Christian Dotremont au Centre Pompidou

« L’été ah dites-moi s’il vous plaît est l’été mais non pas celui-ci, celui je chantais avec elle » : de 1960 à 1978, Christian Dotremont, écrivain et poète belge proche du mouvement Cobra, écrit-peint des « logogrammes » : « des dessins de mot, des peintures de langage », calligraphies sans code, d’une belle et profonde encre noire, souvent illisibles mais traduites en marge, évoquant leurs aînées arabe et chinoise et les « mouvements » d’Henri Michaux. Et comme par hasard, ce que dégagent ces grandes feuilles blanches, plus que la parole, c’est son invité intrinsèque, celui des neiges de Laponie d’où Dotremont écrit celui de l’aimée : le silence.

Christian Dotremont au Centre Pompidou - Jusqu’au 2 janvier 2012.
Crédit
: Christian Dotremont, Centre Pompidou, Musée d'art moderne - Adagp, Paris


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Huit maîtres de l'Ukiyo-e à la Maison de la Culture du Japon à Paris

Le Musée d’Art Asiatique de Corfou prête jusqu’au 17 décembre à la Maison de la Culture du Japon à Paris une partie de sa collection exceptionnelle d’estampes du mouvement de l’ukiyo-e, « images du monde flottant » : monde du vivant, de l’éphémère et du présent. À travers huit de ses plus grands maîtresdont les deux plus connus en France, Hiroshige et Hokusai –,150 œuvres des XVIIIe et XIXe siècles sont donc à découvrir tout de suite.

Huit Maîtres de l’ukiyo-e à la Maison de la Culture du Japon de Paris - Jusqu'au 17 décembre 2012.
Crédit
: Katsushika Hokusai, Museum of Asian Art Corfu, Greece. Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd


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L'Âge d'or de la photographie albanaise à la Maison Européenne de la Photographie à Paris

La Maison Européenne de la Photographie donne à voir un siècle d’images, entre archives et artistes, d’un pays qui s’inscrit au confluent de trois histoires : celle de sa région, les Balkans ; celle, orientale, de l’empire ottoman ; celle, enfin, de 50 années de totalitarisme. Sortons de notre ici et maintenant et allons voir ce qui se passe là-bas.

L’âge d’or de la photographie albanaise à la Maison Européenne de la Photographie, Paris - Jusqu'au 8 janvier 2012.
Crédit
: Pjetër Marubi, Maison Européenne de la Photographie, Paris


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Antoine Marquis à la Galerie Crèvecœur

Depuis longtemps, le discret Antoine Marquis dessine un monde doux, drôle, érotique et stupide, terriblement beau, de filles qui n’ont pas changé depuis notre adolescence, sauf quand elles se transforment en poneys au clair de lune, de souris qui mangent du fromage, de poulets à moto et de jeunes femmes sur la plage, dans les jardins ou dans les villes. On exprime sa joie que Crèvecœur l’expose.

Antoine Marquis à la Galerie Crèvecœur - Jusqu'au 14 janvier 2012.
Crédit
: Antoine Marquis, Courtesy Galerie Crèvecœur


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Le magazine False Flag n° 2

Trois mousquetaires sont à l’origine du magazine False Flag : Stéphane Prigent, dessinateur et meilleur éditeur d’art du monde avec FLTMSTPC, Hendrik Hegray, dont on parlait récemment, et Jonas Delaborde. Ils veulent proposer ici des images de sculptures en cours, d’objets détruits, inachevés ou abandonnés, de vues d’ateliers, de restes. Parmi leurs invités, Cameron Jamie, Pat Maherr. Une revue de sculpture ? Peut-être, mais qui persisterait « à vouloir montrer un envers, un avant ou un après » : autour ou à côté de l’attendu, mais pas dedans.

Crédit : Hendrik Hegray, False Flag n° 2


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Le film
Donoma de Djinn Carrénard

Après avoir fait sensation au « Cannes off » de l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (l’ACID) et avoir défrayé la chronique spécialisée, Donoma finit par sortir en salle. Malgré ou à travers quantité de maladresses, il témoigne nettement d’une énergie et d’un désir : celui d’en découdre avec le cinéma, avec la vie, dans lesquels il se jette avec les défauts et les qualités de son sujet même : la jeunesse.

Crédit : Salomé Blechmans, Djinn Carrénard, Vincent Perez, dans Donoma de Djinn Carrénard, Donoma Guérilla et Commune Image Media


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Geoffrey Sexton, Night City Undertow

Geoffrey Sexton réalise de jolies vidéos sous le nom de Mothers in Favor, tient le label DVD Univers Elementum, et compose des musiques abstraites, ambient, bruitistes, paysagistes, et cette fois aussi à archets, pour un dernier album publié chez Hooker Vision, à la méditative et ravissante pochette. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Crédit : Geoffrey Sexton, Night City Undertow, Hooker Vision, Art Grant Evans











Images en marge # 9, Spécial Noël
http://www.vogue.fr/culture/en-vogue/diaporama/images-en-marge-20-12-11/6744/image/456927
À voir, à visiter ou à offrir : 7 images pour un noël différent







Le film Les Immortels de Tarsem Singh

Certains objets s’inscrivent au confluent d’une nullité absolue et d’une force d’affirmation extraordinaire, qui les hisse, par une sorte de geste miraculeux, au rang d’œuvres d’art. C’est le cas des Immortels (War of the gods) : entre son image de caméscope et les ors patinés des dieux qui éclatent parmi le gris sanglant des hommes, entre esthétique fantastic art, coups, fracas, bonds en tous genres, sibylles new age, paysages olympiens lunaires, et échos lointains de douanier Rousseau multipliés par la vitesse numérique, ce film pourtant si cheap dans son traitement de la culture grecque et dans l’idéologie qu’il délivre (quoique louable : il faut être vertueux), se révèle mortellement enthousiasmant. Le christmas movie idéal.

Les Immortels de Tarsem Singh (Metropolitan Films)


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Selva Surreal
de Buffalo Moon

Le label Moon Glyph, plein de jolies musiques et de pochettes stylées, écrit du groupe Buffalo Moon, dont ils publient le dernier album Selva Surreal à la buffalique aquarelle, que dès leur premier album Wetsuit en 2010, ils avaient "made everybody want to go to the beach and get drunk and fall in love". Quoi de mieux parmi les flocons de neige ?

Buffalo Moon, Selva Surreal (Moon Glyph)
Crédit: Maureen Gubia


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Le livre Frédéric Magazine 4

Est-ce parce que l’on y participe que l’on n’a pas le droit de considérer que Frédéric Magazine 4, qui unit 40 artistes sur 300 pages de papier chic – parmi qui Frédéric Fleury, Yu Matsuoka-Pol, Leon Sadler, Christian Aubrun, C.F., Misaki Kawai, Jose-Maria Gonzales, Patrick Pion, Mehdi Hecberg, Emmanuelle Pidoux, Ludovic et Jérémy Boulard Le Fur … – est un des plus beaux livres collectifs de dessin que l’on ait vus depuis longtemps ? A priori heureusement non, donc on foncera dans sa louange.

Crédit: Yosuke Yamaguchi, Frédéric Magazine / Les requins marteaux



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L'exposition Gaston Fébus au Musée National du Moyen-Âge


La précision, la minutie et la beauté des enluminures des grands maîtres de l’âge obscur, pourraient servir, par comparaison, à ouvrir une méditation sur une possible « paresse moderne ». Des enluminures, le Musée du Moyen-Âge n’en présente finalement que peu dans son exposition consacrée à Gaston Fébus, vassal du roi et auteur vers 1390 d’un superbe, foisonnant, plein de vie et violent Livre de chasse (édité par la Bibliothèque de l’Image et épuisé). On regrette certes la modestie d’une proposition pourtant intéressante, mais il faut s’offrir pour l’hiver une après-midi au Musée de Cluny : car après les deux salles où se condensent tout de même quelques très belles pièces (des ours, des chats, des cerfs, et des sceaux royaux), on ira du même pas visiter sa merveilleuse et silencieuse collection permanente.

Gaston Fébus (1331 - 1391), Prince soleil - Du 30 novembre 2011au 5 mars 2012.
Crédit : Gaston Fébus, Musée National du Moyen-Âge / Musée Cluny, Paris, Bibliothèque Nationale de France.



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Le vinyle
Travel Expop series # 1 : France

Ce disque atmosphérique de bruit doux aux résonances pop est le premier d’une série de collaborations éditoriales que lance le jeune label français Hands in the dark (Cankun, Death & Vanilla) : chaque titre présentera 4 groupes d’un même pays, en coédition avec un label également compatriote. Pour cette entrée en matière, c’est la France qui nous sourit : le label associé, c’est l’angevin Ruralfaune, éditeur des projets solo des membres de Featureless Ghost que nous évoquions à l’automne, et l’on est bercé en deux faces par les rythmes de Voodoo Mount Sister et de Holy strays, les plages de Cankun et les croisades de paix de Je suis le petit chevalier.

Travel Expop series # 1: France (Hands in the dark / Ruralfaune)
Crédit: Michael Sallit


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Majolique : La faïence italienne au temps des Humanistes, au Musée National de la Renaissance à Écouen


Trois femmes nues dans une seule assiette: l’idée est attrayante, d’autant plus que ce sont des déesses. Aphrodite, Athéna, Héra, demandent au fringant Pâris de choisir la plus belle; fatalement il vote Aphrodite, bien sûr elle lui promet la plus belle des épouses, il enlève donc Hélène, déclenche la guerre de Troie, tue Achille, meurt. Sur beaucoup de belles faïences, beaucoup de belles histoires, que le Musée National de la Renaissance, à Écouen, appelle de France, d’Angleterre et d’Italie (où faïence se dit majolique), pour éclairer et illustrer l’influence des courants humanistes sur les arts céramiques de 1480 à 1530, ou comment la renaissance spirituelle souffle une renaissance visuelle.

Crédit Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, © Patrick Pierrain / Petit-Palais / Roger-Viollet


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Le DVD du film de Guy Debord La Société du Spectacle


Pour Noël, offrons-nous un refus du monde comme il va.


Crédit Guy Debord, La Société du Spectacle, DVD Gaumont






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